lundi 30 avril 2012

Vertigo (1958)

Vertigo, réalisé en 1958, est un film noir américain réalisé par Alfred Hitchcock. Un homme souffrant de vertiges quitte son emploi de policier et se fait engager par une ancienne connaissance. Celle-ci veut qu’il enquête sur sa femme supposément possédée par un esprit.

Les thèmes du film noir présents dans Vertigo sont la ville, la cupidité et la morale ambivalente. Le film se situe à San-Francisco. Le personnage est à la fois cupide et ambivalente; elle se fait engager pour comploter la mort d’une femme, et est ambivalente car, bien qu’elle ait piégé le personnage de James Stewart, elle reste près de lui et se déguise en une autre personne pour le revoir. Par contre, elle n’est pas la seule à avoir une morale ambivalente, car lui aussi, lorsqu’il revoit Madeleine après sa supposée mort, il comprend le stratagème mais ne le dit pas, car il veut rester auprès de celle-ci.

Le personnage de Vera Miles est à la fois une femme fatale et n’est pas un être de lumière. Dans la première partie du film, elle a manipulé le personnage de Stewart pour lui faire croire à sa mort, faisant d’elle la femme fatale. Ensuite, lorsqu’elle le revoit, elle le manipule une fois de plus, à son avantage. Elle n’est pas un être de lumière, dans le sens où elle s’est fait engager pour manipuler le protagoniste de l’histoire.

Le personnage de James Stewart, quant à lui, est un mélange entre celui qui possède un lourd fardeau et le détective privé. En effet, au tout début, il cause involontairement la mort d’un policier qui était venu l’aider en le faisant tomber d’un toit; depuis, il souffre de vertiges. Après cet épisode, il se fait engager pour tenter de découvrir la vérité derrière la femme supposément possédée, mais ensuite, lors de sa «mort», il poursuit tout de même ses recherches.

Le film est surtout caractérisé par des éclairages sombres et des jeux d’ombres, des angles de caméra très prononcés avec des dutch angles, une intrigue complexe, des flash back et des voix off. La voix off, les jeux d’éclairage et le flash back surviennent lorsque Madeleine écrit sa lettre dans son appartement, avouant s’être fait engager pour lui faire croire à sa mort. L’intrigue complexe est causée par les nombreux rebondissements de l’histoire et des nombreuses morts. Les angles de caméras et les dutch angles surviennent lorsque le personnage de James Stewart est pris de vertiges. Les deux scènes à la chapelle sont très représentatives. Le bâtiment est souvent filmé dans contre-plongée très marquée et les plans avec les Effets Vertigo sont réalisés en overhead shot.

Psycho (1960)

Psycho, réalisé en 1960 par Alfred Hitchcock, est un film noir américain. Après avoir volé de l’argent à son employeur, une femme s’enfuie et se réfugie dans un motel perdu. Celle-ci se fait tuer par la mère du propriétaire du motel, et sa disparition pousse sa sœur et son amant à engager un détective privé pour découvrir la vérité.

Les thèmes représentatifs du film noir présents dans Psycho sont le crime, la nuit et la morale ambivalente. L’histoire commence par le vol d’argent de Marion, ce qui est un crime, mais l’histoire se complexifie lorsqu’elle se fait tuer par Mrs. Bates. Le meurtre, qui est un crime, est le cœur de l’intrigue. La nuit est importante, car c’est à ce moment que les meurtres ont lieu. La morale ambivalente est aussi très importante car elle incarnée par le personnage de Norman. D’un côté, il est gentil avec ses clientes et sympathise avec elles, mais le soir venu, il se transforme en sa mère et les tue froidement.

Le personnage de Norman Bates est une combinaison entre le traqué, celui qui traîne le lourd fardeau et la femme fatale. Norman sait que sa mère a tué Marion, et s’est débarrassé du corps de celle-ci. Lorsque le détective vient lui poser des questions sur sa disparition, il sait qu’il est soupçonné, et tente de faire partir celui-ci. Le lourd fardeau consiste à son dédoublement de personnalité. Il est à la fois lui-même et sa mère, et lorsque son côté mère, il est obligé de nettoyer derrière toutes les traces pour écarter tous soupçons. Enfin, son côté mère est la femme fatale du film, puisqu’elle tue toutes les femmes qui s’approchent de Norman et qui pourraient lui voler son amour.

Le détective à la recherche de la vérité est, quant à lui, incarné par plusieurs personnages. D’une part, il y a bien sur le détective privé qui se fait engager par la sœur et l’amant de Marion, mais celui-ci se fait tuer par Mrs. Bates. Après que celui-ci se fasse tuer, la sœur et l’amant deviennent les détectives puisqu’ils vont eux-mêmes interroger le shérif de la région et explorer le motel de Norman.

Psycho possède plusieurs éléments caractéristiques du film noir. Tout d’abord, le film possède un huis-clos oppressif, qui est le motel perdu et isolé. L’intrigue est complexe, car au début le film suit Marion, mais lorsqu’elle se fait tuer le film suit plutôt sa sœur. Il y a aussi plusieurs jeux d’ombres et de lumières. Dans la scène où Marion se fait tuer, le visage de son tueur est toujours caché dans l’ombre pour qu’on ne puisse pas savoir de qui il s’agit. De plus, les intérieurs sont faiblement éclairés, ce qui donne une atmosphère sombre.

Bien que le film ait été tourné dans les années 60, Hitchcock a volontairement décidé de le tourner en noir et blanc, dans le but de réaliser le film avec le moins de budgets et le moins de moyens possible, moins d’un million de dollars, pour prouver qu’un film à petit budget peut avoir aussi, sinon plus de succès qu’un film à gros budget.

Le vol de l’argent présente un point de changement chez le personnage de Marion. Avant de voler l’argent, ses sous-vêtements ainsi que sa sacoche sont blancs, pour représenter la pureté du personnage; après le vol, ses sous-vêtements et sa sacoche sont noirs, montrant que le personnage est passé au côté obscur.

Psycho utilise le McGuffin. Le vol d’argent de Marion n’est qu’un prétexte pour lancer l’histoire. En effet, très rapidement, l’argent quitte l’intrigue de l’histoire et disparaît lorsque la voiture se fait engloutir dans une mare.

La scène où Marion se fait tuer dans sa douche est reconnue pour plusieurs raisons. Tout d’abord, bien que la séquence ne dure que 45 secondes, elle est composée de plus de 70 plans. Les censeurs américains voulaient censurer la scène, mais Hitchcock avait bien prévu le coup; en aucun cas dans la séquence on ne voit les parties de l’actrice, ni le couteau la blesser. De plus, au départ, Hitchcock souhaitait que sa scène n’ait aucune musique off, car il croyait que la scène était auto-suffisante. Bernard Herrmann, qui avait vu la séquence, avait réussi à convaincre Hitchcock de lui laisser quelques jours pour composer une musique pour accompagner le meurtre; sa musique fut finalement utilisée dans toutes les scènes de meurtre du film.

Le fait que Janet Leigh, qui interprète Marion, se fasse tuer au tiers du film a provoqué un certain choc chez les spectateurs. L’actrice était une des plus populaires et des connues, et faire tuer son personnage était inconcevable. L’équivalent du choc serait, dans le film Burn after reading des frères Coen, la scène où le personnage de Brad Pitt, acteur avec une stature similaire à Janet Leigh à l’époque, se fait tuer brutalement par une balle dans la tête au tiers du film.

Psycho est un film qui a grandement marqué l’univers cinématographique. Le film a remporté un Golden Globes et a été nominé dans quatre catégories pour les Oscars. De plus, le film le 14e meilleur film de tous les temps et le meilleur thriller de tous les temps, la citation «A boy’s best friend is his mother» est cotée la 56e meilleur réplique d’un film et le personnage de Norman Bates est coté le second plus grand vilain cinématographique de tous les temps par l’American Film Institute[1].


[1] COLLECTIF. «Psycho (1960)» Internet Movie DataBase, http://www.imdb.com/title/tt0054215/ [En ligne], page consultée le 26 avril 2012

Rebecca (1940)

Rebecca, réalisé en 1940, est le premier film américain d’Hitchcock, co-réalisé avec David O. Selznick. Une jeune femme modeste tombe amoureuse d’un riche homme qui vient de perdre sa première femme. Après qu’ils se soient mariés, elle emménage avec lui dans sa maison et dans son univers bourgeois.

Les thèmes principaux du film Rebecca sont le crime, la morale ambivalente et le pessimisme. Le personnage de Maxime, avant de rencontrer sa nouvelle femme, avait tué son épouse Rebecca et a fait passer sa mort par une mort par noyade. Lorsqu’il avoue son crime à sa nouvelle épouse, les deux montrent leur morale ambivalente; d’un côté Maxime faisait paraître à tous que son premier mariage était heureux alors qu’en réalité il ne l’était pas, et sa nouvelle épouse, au lieu d’avertir les autorités, tombe encore plus en amour avec Maxime. Enfin, le pessimisme est présent à la fin du film, lorsque le corps de Rebecca est retrouvé. Maxime est convaincu qu’il se fera arrêter pour le meurtre de sa première femme.

Le personnage de Maxime est celui qui traîne le lourd fardeau. Il cache de tous le fait qu’il ait tué sa première épouse, Rebecca. La femme fatale est, bien qu’elle soit morte, Rebecca. Son souvenir hante Maxime, ce qui le met dans une situation précaire, lui fait risquer une condamnation et un emprisonnement et met son nouveau mariage en danger. Enfin, le perdant masochiste est la femme de ménage. Celle-ci adorait Rebecca et était sa confidente, mais lorsqu’elle apprend que Maxime l’a peut-être tuée, elle entre en état de choc et brûle son manoir.

Les caractéristiques principales stylistiques du film noir présentes dans Rebecca sont le huis clos oppressif, l’intrigue complexe, les jeux d’ombre et les atmosphères sombres. Le huis clos oppressif est le manoir de Maxime qui est totalement isolé dans les bois, loin de la ville. L’intrigue est complexe, dans le sens où Maxime révèle qu’il a tué Rebecca car il croyait qu’elle était enceinte d’un autre alors qu’en réalité elle avait une tumeur.

Le film a remporté deux prix aux Oscars et a reçu neuf autres nominations. Rebecca a remporté le prix du Meilleur film de l’année, mais Hitchcock n’a pas reçu le prix puisqu’il fut décerné à David O. Selznick.

samedi 14 avril 2012

Le film Western

Stagecoach, réalisé en 1939, est un film Western de John Ford. Mettant notamment en vedette Claire Trevor ainsi que John Wayne, Stagecoach raconte l’histoire d’un groupe de personne composé d’un médecin ivrogne, d’une prostituée (interprétée par Claire Trevor), d’une femme enceinte, d’un vendeur de whisky, d’un malhonnête banquier, d’un joueur et d’un récent évadé de prison (interprété par John Wayne), qui décide de voyager à bord d’une diligence, et ce, malgré les menaces d’attaques apaches.

Lieux
L’histoire se déroule dans l’ouest, proche de la frontière nord du Mexique. La diligence, en partant de la ville de Tonto en Arizona, débouche sur plusieurs lieux différents. Il y a au début, une vallée, puis ils arrivent à un fort militaire. Lorsqu’ils repartent après que la femme enceinte ait accouché, la diligence se retrouve dans Monument Valley, avec un paysage de désert et les montagnes singulières du lieu. Lorsqu’ils parviennent enfin à destination, la ville de Lordsburg, au Nouveau-Mexique.

Personnages
Presque tous les personnages typiques des Westerns se retrouvent dans Stagecoach. Il y a la prostituée, la mère admirable, un hors-la-loi, un escroc, la cavalerie et les indiens.

Accessoires
L’accessoire le plus évident du film est sans conteste le cheval. Il doit y avoir au moins, sans exagérer, une cinquantaine qui ont été utilisés pour le film. Si le cheval est un accessoire, la diligence aussi peut être considérée comme un accessoire important. Enfin, il y a le fusil, mais il n’est pas aussi présent ni aussi important que, exemple, les fusils qu’il y a dans les films de Sergio Leone.

Thèmes
Le thème le plus important du film est le déplacement. Les personnages se déplacent à bord d’une diligence pour changer de ville. Ensuite, pour les thèmes secondaires, il y a l’émigration, car certains personnages, comme la prostituée, étaient contraints de déménager et de trouver logis ailleurs. Pour ce qui est du personnage du hors-la-loi interprété par John Wayne, il est plutôt relié au thème de la vengeance. S’il décide de faire le voyage à bord de la diligence c’est pour aller venger la mort de son père et de son frère.

Appréciation
J’ai décidé d’écouter Stagecoach car, pour le cours de Courants II, il fallait écouter un film coté 1 sur MédiaFilm. J’ai donc décidé d’écouter un film Western, faisant d’une pierre deux coups. J’ai adoré ce film, principalement pour la scène où, vers la fin, la diligence se fait attaquer par les Apaches. On voit tout d’abord la diligence sortir d’un ravin et s’engager dans une plaine. Des apaches les attendaient et dévalent une montagne pour les attaquer. S’ensuit alors une attaque où la diligence tente d’échapper à la cinquantaine d’amérindiens pour finalement se faire sauver par la cavalerie. La scène est composé à la fois de quelques plans rapprochés tournés en studio, mais la majorité sont tournés à Monument Valley.

Cette scène est époustouflante. Dans la scène, il y a des apaches qui descendent une montagne très abrupte, pratiquement un ravin, à cheval, très rapidement. Ensuite, un des hommes de la diligence sort de la cabine et se faufile sur le toit, et se met à tirer. Il y a plusieurs apaches qui tombent de leurs chevaux et même les chevaux se renversent parfois. Plus tard dans la scène, un apache réussi à grimper sur les premiers chevaux de la diligence, mais tombe et se fait piétiner par les chevaux et se fait écraser par les roues. Ensuite, le conducteur échappe les reines, et un des hommes de la diligence grimpe sur les chevaux et saute de l’un à l’autre pour rattraper les reines échappées.

Rappelons que nous sommes en 1939, bien avant l’ère du CGI, et que toutes les cascades énumérées ci-haut ont été réalisées telles qu’elles paraissent dans le film. Alors, oui, il y a vraiment une cinquantaine de chevaux qui se sont élancés d’une falaise, oui, ceux qui les chevauchaient se sont jetés sur le sol lorsque leur personnage était touché dans le film, oui, les chevaux qui tombaient par terre se sont vraiment pitchés par terre avec leur cavalier sur le dos, oui, il y a vraiment eu un cascadeur qui s’est fait piétiné par six chevaux et qui s’est fait roulé dessus par une diligence, oui, il y a vraiment quelqu’un qui s’est élancé depuis le poste de conducteur d’une diligence et s’est vraiment élancé d’un cheval à un autre pour rattraper des reines. Cette scène est vraiment incroyable, un must-see pour les amoureux de Westerns.